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Renan et la classification des sciences

[article]

Année 1984 55 pp. 4-14
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Renan et la classification des sciences

Par Annie PETIT

de l’Université de Clermont-Ferrand

C’est un problème qui n’en finit pas de resurgir. L’ordre de l’ency¬ clopédie, la distribution de ses secteurs, les connaissances auxquelles on attribue ou on refuse le label de «science », sont des questions toujours réactualisées. Au xixe siècle, philosophes et savants en ont longuement débattu : A. Ampère, A. Comte, E. Littré, E. Renan, Claude Bernard, E. Boutroux, E. Goblot, parmi d’autres. Il peut être intéressant de voir en quels termes on posait alors ces problèmes, pour mieux évaluer les solutions d’aujourd’hui.

Au xixe siècle, se développent bien des savoirs nouveaux prétendant à la qualification de scientifique. Ces savoirs relèvent de ce que nous appelons généralement «sciences humaines » — dont l’histoire (1), la sociologie, la philosophie-linguistique, entre autres. Or la question de leur «scientificité » est passionnément discutée et semble, d’ailleurs bien loin d’être résolue aujourd’hui encore.

On réfléchit intensément au xixe siècle, sur la distribution des savoirs dans l’encyclopédie scientifique. Et il ne faut pas croire que ces pro¬ blèmes sont posés par les seuls partisans militants des sciences nouvelles-nées. Ils le sont bien sûr, par Auguste Comte qui réclame l’avènement de la sociologie, ou par Ernest Renan qui défend la philologie-histoire. Mais ces questions ont aussi hanté les praticiens de sciences plus ancien¬ nement assurées : Ampère, Claude Bernard, Berthelot (2). Devant l’afflux des prétentions au statut scientifique, les réflexions méthodologiques s’af¬ finent (3). Et bien des auteurs traduisent ces préoccupations par de fré¬ quentes méditations sur la répartition des attributions et sur des couples de termes qu’on s’efforce de démarquer : par exemple «sciences » et «arts », «sciences » et «lettres ». Il s’agit de délimiter des domaines d’applications, de se demander si méthodes, finalités, sont parallèles, com¬ plémentaires ou opposées...

Enfin, réfléchir sur la manière dont on classe les savoirs, nous semble comporter un autre intérêt historico-épistémologique. C’est que, au xix® siècle, et en France en particulier, une philosophie à prétention scientifique — le positivisme — avait fait de la hiérarchie des sciences une de ses «idées-mères ». Le positivisme — celui de Comte, développé

(1) On rappellera que dans YEncyclopédie de d’Alembert-Diderot «l’His¬ toire, qui est des faits » et qui «se rapporte à la mémoire », n’est pas consi¬ dérée parmi les sciences qui elles, «émanent de la Raison ».

(2) Voir André-Marie Ampère. Essai sur la philosophie des Sciences ou exposition analytique d’une classification naturelle de toutes les connaissances humaines (1843).

Claude Bernard. Introduction à la Médecine expérimentale (1865), Ire Par¬ tie et IIIe Partie, ch. IV ; et voir Pensées et notes détachées (publiées par Léon Delhoume en 1937).

Marcelin Berthelot. La Science idéale et la science positive (1863) repris en Science et Philosophie.

Le problème occupe encore bien des penseurs à la fin du siècle par ex. Edmond Goblot : Essai sur la classification des sciences (1898).

(3) Un problème qui préoccupe beaucoup aussi au xixe -de Comte à... Bergson est la place à accorder aux prétentions scientifiques de la psychologie.

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