Mort de Nahel: les transports publics en Ile-de-France affectés par les émeutes, la desserte des quartiers sensibles arrêtée ce jeudi soir

Un tramway et onze bus ont été incendiés lors des émeutes qui ont troublé l'Ile-de-France dans la nuit de mercredi à jeudi, ce qui a conduit la présidente d'Ile-de-France Mobilités (IDFM) Valérie Pécresse à demander d'arrêter la desserte des quartiers sensibles jeudi soir à partir de 21H00.

La rédaction Publié le 29/06/2023 à 15:56, mis à jour le 29/06/2023 à 15:56
"Les caténaires ont brûlé, le tram est encastré dans les rails. On va désencastrer la rame cet après-midi mais les travaux vont prendre des semaines", a déploré Valérie Pécresse. Photo AFP

Une rame du tramway sur pneus T6 a été caillassée à Clamart (Hauts-de-Seine) lors d'une "prise en embuscade". Le conducteur est parvenu à l'évacuer avant qu'elle ne soit incendiée et détruite, selon la RATP qui exploite la ligne.

"Les caténaires ont brûlé, le tram est encastré dans les rails. On va désencastrer la rame cet après-midi mais les travaux vont prendre des semaines", a déploré Mme Pécresse lors d'un déplacement au dépôt de la ligne T10 à Châtenay-Malabry (Hauts-de-Seine), tout près de là.

"C'est absurde, imbécile, et cela aurait pu être criminel. (...) Cela aurait pu tuer des gens", a-t-elle ajouté. "Tout ça c'est (...) des millions d'argent public des quartiers populaires partis en fumée, c'est irresponsable, c'est coupable, et il faut que cela s'arrête", a-t-elle martelé.

11 bus incendiés

Outre le T6, IDFM a recensé 11 bus incendiés. Une rame du tram T9 a été touchée par un tir de mortier et une autre du T10 --inauguré samedi dernier-- victime d'un départ d'incendie après le jet d'un cocktail molotov à l'intérieur, selon un porte-parole.

A Saint-Denis sur la ligne T5 des feux de poubelles ont endommagé le rail de guidage.

Ces incidents --survenus lors d'une nuit d'émeutes liées à la mort de Nahel, 17 ans, tué mardi par un policier lors d'un contrôle routier à Nanterre-- n'ont pas fait de blessé, mais des conducteurs ont été pris à partie, voire molestés, a-t-il ajouté.

"Liberté de circulation"

Jeudi en début d'après-midi, la circulation restait interrompue sur les lignes T5 et T6, ainsi que sur une partie de la T4. Valérie Pécresse a demandé l'interruption des transports en commun de surface jeudi à 21H00 dans les quartiers touchés par les violences urbaines.

"Je recommanderais à la préfecture de police de les arrêter ce soir parce que je ne veux pas que, dans des quartiers où il y a eu des violences, on circule la nuit", a-t-elle déclaré.

"Il y a des risques ce soir et cette nuit et je ne mettrai pas ni les conducteurs ni les voyageurs en risque, malgré les inconvénients que cela peut représenter pour la population", a justifié la présidente LR de l'autorité régionale des transports, qui est également à la tête du Conseil régional.

"Les décisions sur la circulation des transports seront prises par l’État, dans le cadre de la cellule interministérielle de crise, en fonction de l'évolution de la situation", a répondu à l'AFP un porte-parole du ministère des Transports. "La priorité est claire: la sécurité absolue des usagers et des agents", a-t-il ajouté.

Interrogé lors d'un point de presse sur la demande de Mme Pécresse, le premier adjoint PS à la maire de Paris Emmanuel Grégoire a déclaré qu'il la "(désapprouvait) totalement".

"Ce n'est pas en attentant à la liberté de circulation de la population qu'on règle des problèmes sociaux, c'est un désaccord politique absolument majeur", a déclaré M. Grégoire.

En visite au siège de la RATP, le ministre délégué aux Transports Clément Beaune a apporté "un message de soutien pour les agents de nos services public qui sont toujours en première ligne", saluant "une belle performance" là où le trafic a pu reprendre.

Les priorités de la RATP sont de "protéger nos voyageurs et nos agents et aussi faire repartir le service au plus vite", a assuré son PDG Jean Castex.

Aucun bus de nuit n'a circulé sur le réseau RATP dans la nuit de mercredi à jeudi et il est "peu probable" que d'autres assurent leur service la nuit suivante, a ajouté l'ancien Premier ministre.

Pour M. Castex, l'incendie du tram T6, "le plus spectaculaire et le plus impactant, loin de l'épicentre" des émeutes, n'était "pas prévisible".

“Rhôooooooooo!”

Vous utilisez un AdBlock?! :)

Vous pouvez le désactiver juste pour ce site parce que la pub permet à la presse de vivre.

Et nous, on s'engage à réduire les formats publicitaires ressentis comme intrusifs.

Nice-Matin

Un cookie pour nous soutenir

Nous avons besoin de vos cookies pour vous offrir une expérience de lecture optimale et vous proposer des publicités personnalisées.

Accepter les cookies, c’est permettre grâce aux revenus complémentaires de soutenir le travail de nos 180 journalistes qui veillent au quotidien à vous offrir une information de qualité et diversifiée. Ainsi, vous pourrez accéder librement au site.

Vous pouvez choisir de refuser les cookies en vous connectant ou en vous abonnant.